« Méditerranée, terroir divin » : Reportage en Solvénie : Goriška Brda – Textes : Laurence Crinquant – Photographies : Claude Cruells


 

 


 

3 mai 2019 – 9 heures : Nous quittons le Piémont et ses collines pour d’autres à 550 kilomètres de là. Le temps effroyable rend le trajet pénible et nous laisse perplexes quant à notre courte mission dans la région de Goriska Brda, dont on nous a vanté l’exceptionnelle beauté de ses vignobles. C’est encore sous une pluie battante que nous traversons la frontière slovène à Plesivo et parvenons enfin à notre destination. Encore une fois, compte tenu de la brièveté de notre séjour, nous n’avons aucun temps à perdre et effectuons, subissant encore et toujours la colère du ciel, nos premiers repérages et découvrons ce territoire surnommée la « Toscane slovène ».

 


Peu connu en Slovénie, Goriška Brda dévoile de magnifiques paysages où se côtoient vignes et vergers . Située  à la frontière de l’Italie, entre la Soča et l’Idrija, deux rivières slovènes, elle est composée de sa ville principale et de 45 hameaux. Ces derniers sont réputés pour leur production de vin, connue sous l’appellation de Goriška Brda, On y trouve d’excellents vins de cépage, essentiellement en blanc, mais aussi quelques rouges et rosés. Le plus réputé ? Le rebula, un blanc fruité. La région est aussi connues pour sa production de cerises. Nous sommes malheureusement tôt en saison et ne pourrons déguster ces délicieux fruits, déjà presque murs pourtant.

Goriška Brda offre des conditions climatiques idéales pour la croissance des vignes. Les collines basses de Brda s’ouvrent vers la plaine de Friulan qui fournit un air marin chaud. Goriska Brda se situe à peine à une vingtaine de kilomètres de la mer. De l’autre côté, les Alpes Juliennes et le Plateau Trnovska les protègent de l’influence d’un climat de montagne. Composé des couches épaisses de marne et de grès, le sol de Brda est idéal pour des vignes pérennes, plantées ici dès l’antiquité romaine.

 Brda est la « destination européenne d’excellence » sélectionnée pour la Slovénie, à l’issue de la session de 2015 du concours européen pour l’excellence dans le domaine touristique, lequel encourage les modèles de développement d’un tourisme durable, et qui récompense une destination par pays participant. Si dans les Balkans la protection de l’environnement est loin d’être une priorité, la Slovénie fait figure d’élève modèle en la matière. Elle est à la pointe des actions visant à développer l’usage des énergies renouvelables et est une championne en matière de tri des déchets. Il faut dire que son milieu naturel est un atout indéniable. En marge de notre projet « Méditerranée, terroir divin », l’équipe de CarttooN Spirit est en effet sensible aux efforts individuels et collectifs en faveur d’un développement durable et se fait fort de relayer ce qui lui semble aller dans le sens de la Terre.

 

 

Marjan Simčič

Le sens de la Terre et l’imprégnation des éléments, notre vigneron slovène, Marjan Simcic, les possède, fort de ce que ses ancêtres ont transmis à leur descendance depuis 1860. Anton Simcic fut le premier d’une longue lignée de vignerons, malgré les inévitables aléas de l’Histoire. Marjan, homme réservé au premier abord, laisse un sourire s’épanouir sur ses lèvres tandis qu’il évolue parmi ses barriques. 

Cinq mètres sous terre

Chez Marjan, on s’efforce de maintenir une forte connexion avec les vignes en total respect de l’environnement.

Chez Marjan, la tradition perdure malgré le développement croissant de technologie viticole.

Chez Marjan, le travail dans les vignes (taille, entretien des vignes, vendanges) est fait exclusivement à la main, pour une qualité accrue des vins.

Chez Marjan, on cultive la vigne selon des méthodes naturelles, sans aucun engrais chimique ou insecticides.

Parole de vigneron  

« Wind, rain and sun have ground, washed and heated it for thousands of years. »
« Le vent, la pluie et le soleil, le sol ont lavé et chauffé pendant des milliers d’années. »


Impressions de reportage

Malgré le temps plus que maussade, le photographe bénéficie d’une lumière argentée qu’il s’efforce de capter dès qu’elle en offre l’opportunité.Tandis que le ciel pommelé offre de nouvelles perspectives, dès le lendemain, nous sommes saisis par le soin particulier consacré à l’entretien des vignes. De véritables bijoux d’un vert éclatant, malgré la grisaille, évoquent des jardins à l’Anglaise et élèvent leurs vignerons méticuleux au rang de paysagistes. La météo n’étant pas au rendez-vous, il nous reste la sensation de nous mouvoir dans une nature à la fois sauvage et élégamment apprivoisée, où d’aériens hameaux laissent dégringoler leurs vignes le long de leurs collines. Le contexte ne nous a permis qu’un vol en drone. Néanmoins, malgré une météo capricieuse, la nature a encore une fois été généreuse…

Nous finissons cette étape le 5 mai au matin en remerciant chaleureusement la famille Buzinel chez qui nous avons fait halte et qui a grandement contribué à faciliter notre séjour. Attaché à une longue tradition vinicole, nos possèdent aujourd’hui une propriété de 10 hectares en reconversion bio et proposent l’une des cuisines les plus raffinée de la région. Et c’est encore sous la pluie que nous reprenons la route pour une étape (ou plutôt plusieurs) de notre périple : les vignobles de Croatie!

Quelques liens pour en savoir plus :

Domaine Simcic

https://www.simcic.si

Domaine Buzinel 

http://buzinel.si/en

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